Economie Politique Finances : On ne nous dit pas tout

La montée des égoïsmes nationaux en Europe et la lourdeur des institutions européennes condamnent définitivement l’Europe au laxisme face aux décisions économiques importantes qu’il aurait fallu prendre face à la crise.

La technocratie Maastrichtienne

Cette absence de décisions va condamner l’Europe à l’austérité et à la récession pour de très longues années. Ne parlons même pas de nos politiques nationaux qui n’ont plus aucun pouvoir de décision, ni en France, ni en Europe. Dans un récent sondage, la majorité des français souhaitent voir la Grèce quitter l’Europe. Comme si ces pauvres grecques étaient la cause de nos maux. C’est un peu vite oublier l’abyssale dette que la cigale française a laissé courir pendant des décennies.
Engluée dans la technocratie Maastrichtienne, l’Europe est en situation de blocage. La politique catastrophique de la BCE avec son euro fort plombe nos exportations et encourage les délocalisations qui sont la vraie origine du chômage.

Ce que font Américains et chinois

En même temps, les États-Unis alignent les « quantitative easing » ou, en d’autre termes, adoptent une politique monétaire dite « non conventionnelle » qui consiste à faire tourner la planche à billets pour à la fois rembourser leur dette et faire baisser le dollar afin être plus compétitif que les autres pays.

De l’autre coté, on a les chinois qui pratiquent le dumping monétaire en fixant eux-mêmes un taux de change très sous-évalué. Le yuan chinois est la seule grande monnaie à ne pas être cotée sur le marché des changes. Le but est d’empêcher tout achat et donc toute hausse de cette monnaie. Certains économistes pensent que si le Yuan chinois était coté, il pourrait flamber de 70% en une seule journée ! Les usines françaises délocalisées en chine coûteraient ainsi 70% plus cher à leurs dirigeants et actionnaires du jour au lendemain. De quoi reconsidérer les délocalisations et surtout réfléchir aux relocalisations.

La marchandise importée de chine couterait elle aussi 70% plus cher. L’UE continue aujourd’hui à amplifier son important déficit dans ses échanges avec la Chine, déficit qui s’est élevé à 111 milliards d’euros en 2011. La concurrence déloyale de la Chine ne s’arrête malheureusement pas là : Dumping social avec des ouvriers exploités et sous-payés, dumping écologique avec des outils de fabrications néfastes à l’environnement. Contrairement à l’Europe, ni la Chine, ni les États-Unis n’ont signé le protocole de Kyoto, traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, travailler proprement coûte plus cher.

L’Europe laxiste et impuissante

L’Europe est donc le dindon de la farce du monde. Sans la moindre réaction, elle se laisse manger toute crue par la Chine et les États-Unis, embourbée dans sa technocratie et dans son euro fort. La monnaie européenne s’est appréciée de quelques 50% passant de 0,8252 le 26 octobre 2000 à 1,30 aujourd’hui. Personne n’est choqué de voir la monnaie européenne flamber alors que de nombreux pays européens sont au bord de la faillite !

L’Europe Maastrichtienne et le veto des pays membres paralysent les décisions

Comme le démontre David Cameron à propos  du « rabais britannique » obtenu par Margaret Thatcher en 1984, à coups de « I want my money back » (« Je veux récupérer mon argent »), l’Europe n’est pas prête de sortir de la crise. Quatre milliards d’euros de la contribution britannique sont désormais payés par les français et les allemands.

Le nouvel impôt européen, notamment la taxe sur les transactions financières ne s’appliquera pas au Royaume-Uni. Le premier ministre anglais a déjà brandi le veto à trois reprises en un peu moins d’un an : contre l’union bancaire, contre la taxe européenne et contre le pacte budgétaire.

Les marchés publics ouverts en Europe, fermés pour l’Europe

Même constat en ce qui concerne l’accès aux marchés publics : l’Europe est trop ouverte au reste du monde, et les autres régions en profitent à notre détriment. Le protectionnisme chinois et américain est bien réel. Quatre millions de franciliens empruntent régulièrement les trains de banlieue dont le contrat de maintenance de 4 milliards a été alloué au groupe canadien « Bombardier » au détriment du groupe français « Alstom ». Deux grandes sociétés européennes de BTP se sont également fait devancer par le low-cost chinois Covec pour construire l’autoroute entre Varsovie et Lodz pour les Championnats d’Europe de football de 2012. On choisit la Chine car les prix bas est le seul critère pris en considération au détriment de tout le reste. Mauvais choix car la sortie de route du consortium chinois Covec n’était pas prévue au programme et promet à la Pologne une  bataille juridique longue, coûteuse et incertaine. Dans l’UE, la valeur des marchés publics octroyés à des entreprises de pays tiers représente 312 milliards d’euros, d’après la Commission européenne, alors qu’elle ne dépasserait pas 34 milliards d’euros aux États-Unis et 22 milliards au Japon !

Réagir !

Si nous voulons rivaliser avec les États-Unis et la Chine et avoir des perspectives d’avenir autres que celles que nous connaissons actuellement, il faut refaire de nouveaux traités européens et remplacer l’Europe Maastrichtienne  et  technocratique par une nouvelle Europe. Nous devons riposter face aux pays qui pratiquent le protectionnisme. Nous devons laisser filer l’euro et adopter des mesures non-conventionnelles comme les États-Unis. Tous les pays occidentaux, y compris les États-Unis doivent s’unir contre la Chine et obliger ce pays à coter sa monnaie. Dans la négative, les pays occidentaux doivent exclure la Chine de l’OMC qu’elle n’aurait d’ailleurs jamais du intégrer.