Loi d’Okun : Quelle croissance économique fera baisser le chômage ?

Peu connue du grand public, la loi d’Okun est utilisée par les économistes pour prévoir le nombre de chômeurs dans un pays. Elle  établie une relation entre le taux de croissance du PIB et la variation du taux de chômage. Arthur Malvin Okun était un économiste américain né en 1928. Il fut le conseiller économique du président Kennedy, et professeur à l’Université Yale.

Comment prévoir simplement l’évolution du taux de chômage ?

L’augmentation du taux de chômage est égale à l’écart du taux de croissance par rapport à la croissance potentielle, multipliée par un certain coefficient, variant selon les pays. La croissance potentielle découle de l’augmentation de la population active et de la productivité par travailleur.

En effet, la population active n’est pas constante, car la démographie de la population a un impact direct sur

Arthur Melvin Okun / Loi d’Okun : Quelle croissance économique fera baisser le chômage ?

Arthur Melvin Okun (photo: wikipedia)

la demande d’emplois. Si la démographie augmente de 6.5 % (comme ce fut le cas en 10 ans de 2001 à 2011) il faut que la croissance de la production croît elle aussi de 6.5 % pour que le chômage soit stable, afin que le marché du travail puisse absorber ces 6.5 % de nouvelles personnes.

De même, la productivité de la main-d’œuvre par heure travaillée augmente en général chaque année (progrès techniques, modernisation, performance des salariés). La France compte parmi les pays ayant la meilleure productivité. La taxation du travail y atteint des sommets, les entreprises françaises sont donc obligées de s’adapter pour rester compétitives.
Si cette productivité augmente de 10.2 % (comme ce fut le cas en 10 ans de 2001 à 2011)  il faut que la croissance augmente de la même valeur pour stabiliser le chômage. L’augmentation de la productivité tant vantée par nos hommes politiques pour la « compétitivité » détruit donc des emplois, il en est de même de la politique familiale de la France. Les politiciens n’en parlent pas car il ne faut pas que les citoyens en prennent conscience. En effet, la conclusion c’est que le plein emploi devient impossible dans une économie ouverte au monde comme aujourd’hui.

La loi d’Okun pour la France

En moyenne, la démographie augmente donc de 0.65 % par an et la productivité de 1.02 %. La croissance potentielle est donc de 0.65 + 1.02 = 1.67 %. Pour que le chômage s’inverse, il faut donc que l’économie française retrouve une croissance supérieure à 1.67 %, que la croissance dépasse l’augmentation de la population active et de la productivité du travail.
1.67 % est donc le seuil critique.

Le coefficient d’Okun pour la France

Avec la Loi d’Okun, nous pouvons calculer le coefficient d’Okun. Celui-ci permet de savoir combien d’emplois en gros sont créés quand le seuil critique (+1.67% pour la France) est franchi. Le graphique ci-dessous, fondé sur un découpage temporel partiel (1990 -2007), donne un coefficient de 0.57 alors qu’il était de 0,19 de 1970 à 1989.

Okun-de-1190-a-2007

Loi d’Okun : Quelle croissance économique fera baisser le chômage ?

C’est une bonne nouvelle car ça signifie qu’au-dessus du seuil critique l’économie française créée trois fois plus d’emplois aujourd’hui que hier. Le coefficient dépend de la façon dont les entreprises adaptent leur volume de main d’œuvre aux variations de la production : plus elles sont flexibles, et ajustent la main d’œuvre à la production, plus le coefficient est fort.
Ce coefficient élevé reflète l’évolution de la société française vers plus de flexibilité sur le marché de l’emploi, c’est ce qui explique l’explosion des CDD au détriment des CDI. Quand la croissance repart, on embauche plus vite, mais lorsqu’elle baisse, les employés sont renvoyés plus vite.

Il faut donc un minimum de 2 % de croissance pour stabiliser le chômage, et plus pour le faire baisser.
Dans les prochaines années, cette croissance forte sera-t-elle possible avec le fardeau de notre dette et les montants pléthorique de nos dépenses publiques ?

Sources : http://www.senat.fr/rap/l09-101-1/l09-101-14.html – wikipedia – eurostat – andlil trader indide

Cosmétiques et produits de beauté naturels et bio Esténat :

Vrai savon de Marseille 

Savon Noir naturel bio pour le ménage 

Lait Exfoliant gommage pour le visage

Quelle est la meilleure crème anti âge ?

Beurre de karité bio

Le savon noir naturel corps et visage

Huile d’argan Bio cheveux et visage

Diffuseur de parfum huiles essentielles 

Parfumez votre maison : Bougie naturelle plusieurs senteurs

Partagez cet article avec vos amis :

13 comments

  1. loi d'okun dit :

    J’ai aimé cet article, il y a beaucoup de choses qui entrent en ligne de compte, mais tout compte fait c’est logique tout ça..
    De plus, on avait une croissance de 0,50% le dernier trimestre, et donc 2% sur l’année si on continue à ce rythme (m’étonnerait quand même) c’est peut-être pour ça que notre président y croit….

  2. yannick dit :

    A priori la croissance étaient du à des frais de chauffage important au 2eme trimestre, l’économie ne repart pas, les gens ne vont pas dépenser plus alors qu’ils s’écroulent sous le poids des impôts, et il faut arrêter de parler de pause fiscal, les augmentations prévus en 2014, c’est en 2015 qu’on les paie !! Très loin d’être finit donc ! Et si les 3% pas atteint ils vont encore les augmenter.

  3. poli dit :

    On voit que la démographie pèse sur le chômage, et donc que le fait d’accueillir les étrangers et de régulariser des clandestins (qui sont hors la loi) à la pelle ça fait effectivement monter le chômage

  4. Alain FELER dit :

    Je laisse de côté l’histoire du coefficient d’Okun, qui n’est pas expliquée.
    Si on reste dans le modèle de la loi d’Okun telle que présentée ici, il est parfaitement correct d’en déduire qu’il suffit de baisser de 1,67% par an le temps de travail (1/2h hebdomadaire de moins chaque année ou par la durée des carrières – 2 trimestres de moins) pour maintenir le plein emploi en compensation des deux facteurs démographie et productivité, à production totale égale, et production par habitant diminuant de 0.65%/an, càd une décroissance lente.
    On peut ne pas la souhaiter mais c’est incontestablement une solution à la petite équation posée par cette « loi ».

  5. Hervé Brulé dit :

    Cette loi, de part son côté scientifique, et donc respectable, sert à enfumer les gens et à leur faire oublier qu’on peut très bien créer des emplois à croissance zéro et même à croissance négative : il faut le vouloir politiquement, et il suffirait 1°) de mieux répartir le fruit du travail, entre autres en récupérant tout l’argent qui s’évade, ce qui permettrait à l’état de créer des emplois nécessaires dans des secteurs non marchands, 2°) de décarboner l’économie, en supprimant toutes les machines qui piquent le travail aux gens et qui polluent l’atmosphère. Rien qu’en agriculture, on pourrait facilement créer 4 millions d’emplois. Votre loi d’Okun sert à faire oublier tout ça.

    • maxence dit :

      Cher Hervé utopiste, récupérer l’argent qui s’évade est une vue de l’esprit. Totalitaire, en plus.
      L’argent gagné appartient, encore un peu, à son propriétaire et le prendre n’est pas aussi facile que tu le crois.
      Quant à la suppression des machines agricoles polluantes à remplacer par des fourches ..et des bras, c’est une autre affaire.C’est croire, innocemment,que les 4 millions de personnes visées ont envie de retourner aux champs.As tu déjà travaillé la terre ??
      Mais peut être parles tu de la disparition des koulaks et de la création de kolkhozes.
      Vu ton raisonnement, camarade, cela m’apparait comme plausible.
      Allez, salut et bon vent.

  6. Emmanuel Florac dit :

    La croissance n’est plus possible dans des pays largement équipés en infrastructure comme les nôtres, où la disponibilité en ressources est limitée (la consommation d’énergie est en baisse et ce n’est pas un choix politique, mais subi). Nous n’aurons plus jamais de croissance supérieure à 2%. Sans repenser la répartition des tâches, il n’y aura donc pas de baisse du chômage…

  7. pierre B dit :

    avec O,1% de croissance prévu cette année et 0,2 l’année prochaine …on se demande comment le gouvernement voit le début de l’inflexion de la courbe du chomage , si ce n’est à grand coup de milliards et de contrats aidés ( ces personnes là resteront sur le carreau d’ailleurs dès la fin des aides …… juste bon pour la mandature en cours donc , ou plutôt pour ses chiffres !!!)milliards qu’il n’a pas et qui alourdissent encore le poids de la dette , mais cela est une autre histoire !!!

  8. Remarque dit :

    Le président Pompidou en son temps a toujours dit qu’en-dessous de 3% de croissance nous étions en récession et aujourd’hui ne regardons que l’Autriche au plus mal 5,7 % de croissance….La messe est dite, pas besoin de tourner autour du pot.Le problème c’est que nous avons trop d’improductifs donc des inactifs à supporter, et c’est devenu pareil dans le privé. Un qui travaille et cinq ou six improductifs, ça doit être quelque chose comme ça et ça va encore croitre avec nos politiciens et hauts fonctionnaires que l’on traine depuis plus de trente ans…

  9. Génot dit :

    Cette loi d’OKUN, même si elle utilise des données vraies est très imparfaite et modélise très mal les choses. A commencer par le coefficient de productivité qui est parfaitement impossible à calculer est tout à fait incomparable d’un pays à l’autre. Il faudrait déjà être d’accord sur ce qu’est la productivité d’une personne qui travaille. En tout état de cause ce n’est pas le PIB / les heures travaillées car le PIB ne mesure absolument pas une création de richesse!! Deuxièmement la loi d’OKUN ne parle pas de l’inflation qui en fait mécaniquement augmente le PIB. Donc pour qu’il y ai réellement croissance, il faut que le PIB augmente plus que l’inflation donc en moyenne + 2% par an!! D’autre part, il est parfaitement faux de dire que la productivité augmente le chômage, c’est tout le contraire. L’économie Française ne peut vivre et croitre que si elle vend ses produits et services hors de France car bien sur en France nous sommes depuis longtemps sur des marchés de renouvellement donc sans croissance significative. Il faut donc que les entreprises soient + compétitives et pour cela il faut baisser les coûts de revient des produits pour baisser les prix de vente et avoir plus de client. C’est la compétition commerciale permanente dans le monde!! Donc sans investissement, sans augmentation de la productivité et avec en plus un accroissement constant des charges et contraintes qui pèsent sur les entreprises, les coûts de revient ne cessent de croitre et donc les prix de vente et les entreprises Françaises perdent des marchés ou réduisent leur marges, n’investissent plus et vont dans le mur à terme. Dans l’industrie, ce phénomène à débuté il y a 40 ans et on voit le résultat!!!! Enfin, il est illusoire de croire que partager le travail réduit le chômage. Voyez les 35 heures!!! Bien sur cette réduction était à salaire égal ce qui immédiatement à augmenté de 11% les coûts salariaux!! Et en conséquence les dépôts de bilan. Et même si on réduisait le temps de travail et les revenus en conséquence, cela amène quant même une perte de compétitivité car pour une même masse de travail à assurer il y aurait plus de monde donc plus de formation et forcément des coûts de revient de l’heure travaillé plus forte et une productivité plus faible. La seule solution pour retrouver de la croissance et d’augmenter la compétitivité des entreprises Françaises par rapport aux entreprises concurrentes dans tous les secteurs. On accroit ainsi la richesse produite et donc on obtient une vraie croissance.

    • Remarque dit :

      Apparemment nos hauts fonctionnaires et nos dirigeants politiques depuis plusieurs décennies n’en non pas conscience et les Français et les Françaises rêvent toujours ils avalent au comptant et en toute confiance ce que les journaleux leurs livrent

  10. […] Ce matin devant ma radio, j’ai bien ris. C’est toujours ça de pris me direz vous, en effet, on ne rit pas si souvent que ça de nos jours. Oui Monsieur Moscovici nous apprend qu’il faut une croissance supérieur à 1% pour lutter contre le chomage. Voilà de la révélation de premier ordre. Je n’ai pas réussi à retrouvé le chiffre mais il me semble même qu’il faut plutôt tabler sur au moins 1,5% de croissance pour créer des emplois. […]

  11. Plein-emploi dit :

    Bien sûr que le plein-emploi est possible ! Ceux qui disent cela ne regardent pas autour d’eux (Pays-Bas, Royaume-Uni, Autriche, Australie, Nouvelle-Zélande, Luxembourg, Danemark, Suisse, USA, …). Les gains de productivité, de même que la croissance démographique ont aussi des effets positifs sur la croissance (augmentation de la demande dans divers secteurs comme l’immobilier, les meubles, l’automobile en gros tout ce qui sert à équiper les gens, et sur investissement car la hausse de la productivité nourrit la hausse des profits qui servent à l’investissement). Dire que l’immigration est négative pour la croissance est faux et largement refusé par les économistes, bien sûr s’il n’y a pas d’accompagnement des immigrants (tout comme des nouveaux nés) pour le logement ou l’éducation et le travail, ça a des effets négatifs.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
To prove you're a person (not a spam script), type the security word shown in the picture. Click on the picture to hear an audio file of the word.
Anti-spam image