La peine de probation de Christiane Taubira a donné le coup d’envoi au laxisme face aux délinquants et à la guerre ouverte entre la justice et les forces de l’ordre. Les dysfonctionnements répétés ces jours-ci comme la libération de condamnés pour des questions de délais ou de vice de procédure attestent que les choses vont de mal en pis.
L’institution judiciaire n’est pas en cause, la politique qu’on lui impose oui.
Tout commence en 2013 avec les révélations de Bertrand Soubelet
Extrait de la vidéo et des propos de Bertrand Soubelet tenus devant la commission de « lutte contre l’insécurité » présidée par le député socialiste Jean-Pierre Blazy :
Vous pouvez tout de suite le remettre dehors
Le Général Soubelet, numéro trois de la gendarmerie, critique ouvertement la politique pénale de Christiane Taubira et une justice à la dérive. Il cite cette directive incroyable donnée par le parquet : « si vous interpellez un mineur d’origine étrangère vous pouvez tout de suite le remettre dehors car on n’a pas les moyens de mener une procédure à son terme compte tenu du fait qu’il faut un interprète et il n’y a pas les moyens pour ça »
Vols de moins de 300€ ? Circulez il n’y a rien à voir
Autre révélation : un vol de moins de 300€ n’a aucune conséquence pour un délinquant. Il peut ainsi continuer ses activités sans être inquiété : pas de garde à vue ni déferrement devant un magistrat !
Deux cambrioleurs interpellés sur trois sont relâchés
Selon le général, cette réalité du terrain encourage les délinquants qui se moquent des forces de l’ordre. Le numéro 3 de la gendarmerie confie que dans ces conditions, il est devenu difficile de motiver des troupes.
On apprend aussi que 65% des cambrioleurs interpellés dans le département du 13 sont relâchés dans la nature. Ces derniers continuent ensuite tranquillement leurs activités.
Le général mis au placard
Après ces révélations datant du 18 décembre 2013, le Général Soubelet avait immédiatement été mis au placard par décision du Conseil des ministres et remplacé par le général Michel Pattin, nommé directeur des opérations et de l’emploi à la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), où il est l’actuel numéro 3.
Le livre de Bertrand Soubelet
Le 18 décembre 2013, ma vie a basculé.
Moi, Bertrand Soubelet, général de corps d’armée, directeur des Opérations et de l’Emploi de la gendarmerie, j’ai été écarté pour avoir dit la vérité : la sécurité dans notre pays n’est pas assurée comme elle le devrait.
Que s’est-il passé ? Au Palais-Bourbon, devant les députés, ce jour-là, j’ai expliqué, en toute franchise, les difficultés que rencontre la gendarmerie : six mille emplois supprimés, une procédure trop complexe, une justice sans moyens, des délinquants dans la nature malgré l’engagement des gendarmes et des magistrats, des coupables mieux considérés que les victimes. Pour avoir fait ce constat, le Premier ministre a demandé ma tête.
Je ne peux m’empêcher de penser aux attentats de janvier et au carnage de novembre 2015. C’est le résultat de plus de trente ans de mollesse dans la lutte contre l’insécurité.
Des pressions ont été exercées sur moi pour me faire quitter la gendarmerie qui a été ma vie pendant trente-cinq ans. Désormais personne ne peut m’opposer un pseudo devoir de réserve. D’où ce livre.
Mon diagnostic est simple : la sécurité est l’affaire de tous. Il est temps de réagir, grand temps. Il y a urgence. Notre société est en danger. Jamais le danger n’a été aussi menaçant.
Je ne fais pas de polémique, je ne roule pas pour un parti politique.
Simplement, j’alerte.
Parce que j’aime mon pays. »
Bertrand Soubelet
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