Les facteurs d’une prochaine crise économique et financière sont désormais réunis. Un effondrement des marchés financiers est vraisemblable dès 2015, peut-être 2016. Le déséquilibre de la création monétaire par rapport à la création de richesse est à son paroxysme et maintient l’économie sous perfusion. Depuis la crise de 2007, les dettes souveraines ont augmenté de 20 points de PIB. Pour autant, les taux des emprunts d’État sont au plus bas.
Une économie sous perfusion
Tout se passe comme si le monde avait été drogué pour surmonter la crise des subprimes qui en réalité, n’a rien été d’autre qu’une crise du surendettement qu’on a transféré vers les États. La dose de morphine a été de 85 milliards de dollars par mois (Quantitative Easing) en 2013, la perfusion était branchée depuis le printemps 2009.
Depuis la crise, la FED a usé et abusé de la planche à billets. Ainsi, les taux directeurs sont à zéro, ce qui a eu pour effet de faire repartir les investissements puisque l’argent ne coûte rien et de soutenir la consommation puisque l’épargne ne rapporte rien.
Les taux de dépôts à la FED sont même négatifs, ce qui signifie que les banques paient pour placer leur argent !
Aujourd’hui, nous sommes à un tournant, car ce système est arrivé à bout de souffle et cette drogue n’a plus d’effets sur un malade en overdose. La FED annonce la fin du Quantitative Easing.
Quand la FED arrête le Quantitative Easing, la BCE le met en oeuvre
Six ans après la FED, la BCE lance à son tour son Quantitative Easing. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Pourquoi avoir attendu que l’économie européenne soit à terre ? Qui est coupable ? L’Allemagne réticente ? Avant elle, c’est surtout l’Europe et sa technocratie qui la rend incapable de décider efficacement et rapidement. Le Q.I européen arrive-t-il trop tard ? Probablement. Cette politique aurait été bien plus utile au moment de la crise des dettes souveraines, en 2012.
La Banque centrale européenne va donc racheter 60 milliards d’euros par mois de dette publique et privée à partir de mars 2015 et jusqu’en septembre 2016.
80% des rachats seront mis en oeuvre par les banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro, les pertes éventuelles qui en découleront seront assumées par chaque banque centrale nationale. Seuls 20% des titres achetés seront soumis au partage des risques.
Aujourd’hui, l’économie est déjà inondée de liquidités, les banques ne savent plus quoi en faire. On peut se poser la question de la pertinence de cette mesure. Aujourd’hui, il faudrait davantage une relance des investissements qu’une politique de quantitative easing qui bénéficiera aux banques et servira à alimenter la spéculation. Une fois encore, on a laissé le peuple sur la touche.
Des bulles spéculatives prêtes à éclater
On l’a vu, aux Etats-Unis ces excès de liquidités ne se sont malheureusement pas placés dans l’économie réelle, mais ont alimenté la hausse des bourses américaines. Depuis février 2009, le Dow Jones est passé de 7062 points à près de 18 000 aujourd’hui et le Nasdaq de 1377 points à près de 4800 soit des hausses respectives de 150% et 250 %.
D’autres bulles ont vu le jour comme la flambée des matières premières telles que le pétrole qui a reperdu 50% en 6 mois, la bulle a éclaté. Soudain, la jeune industrie des gaz de schiste n’est plus rentable et un pan complet de l’économie américaine risque de disparaître, ce sont les dommages collatéraux. L’immobilier à New-York, Londres ou Shanghai a explosé. Il en est de même concernant la ruée vers l’art contemporain, où la hausse des prix est massive et continue et où on achète n’importe quoi à n’importe quel prix !
Pendant ce temps, l’économie réelle est en panne : croissance en berne, chômage, précarité, austérité, hausse de la fiscalité.
Le marché américain est-il surévalué ?
Selon le Revenu, sur le S&P 500, le PER (Cours de Bourse / Bénéfice par action) actuel à douze mois est 16,0. Il est au-dessus de sa moyenne à cinq ans (13,4) ou dix ans (13,9).
Un PER actuel élevé peut se justifier si les profits des entreprises peuvent sensiblement accélérer dans les prochains trimestres.
La croissance moyenne des EPS (bénéfice net par action) sur les cinq dernières années est de 12,4%. Elle se rapproche du taux moyen de long terme retenu par les analystes dans leur modèle, 11%. Mais cette moyenne sur cinq ans est en partie biaisée par le rebond des profits des entreprises au deuxième trimestre 2010 de + 38%.
Par ailleurs, en 2006, juste avant la crise, la croissance potentielle de l’économie américaine était estimée entre 3,0% et 3,5%, contre seulement 2,0% à 2,5% aujourd’hui.
L’endettement des pays développés a augmenté de 20 points de PIB depuis 2007
Jaime Caruana qui n’est rien de moins que le patron (fort peu médiatique) de la BRI (banque des règlements internationaux), la banque centrale des banques centrale, s’exprimait au XXIIIe Congrès international des banques à Saint-Pétersbourg :
« L’économie mondiale est tout aussi vulnérable à une crise financière comme celle de 2007, avec le danger supplémentaire que les ratios d’endettement sont maintenant beaucoup plus élevés et que les marchés émergents seraient également cette fois directement concernés. » notamment avec l’endettement des provinces chinoises.
La plus grosse bulle obligataire de tous les temps
Grâce à la flambée du marché obligataire, jamais les gouvernements de la zone euro n’ont emprunté si bon marché. Ainsi, l’État allemand s’endette à 10 ans à moins de 1 %. Malgré ses déboires économiques et politiques, l’État français s’endette à 1,4 %, au plus bas depuis 2000, l’Espagne et l’Italie autour de 2,5 %.
Ceci malgré l’absence de réformes structurelles françaises et malgré l’augmentation historique des dépenses publiques qui approchent les 58% du PIB en France, record occidental.
M. Caruana a insisté sur le fait « que le système international est à bien des égards plus fragile que lors de la faillite de Lehman Brothers. Les ratios d’endettement dans les pays développés ont augmenté de 20 points de pourcentage à 275 pc du PIB »… Pour le patron de la BRI, le risque de krach boursier n’est même plus un risque mais une évidence, le krach n’est qu’une question de temps.
De la crise économique à la crise sociale
Si les taux venaient a augmenter de 2 points dans le courant de l’année 2015, cela représenterait pour la France une majoration de ses frais financiers publics de 40 milliards par an d’ici à 5 ans environ. 40 milliards par an sans croissance, c’est ingérable et signifie que la France serait mise sous tutelle par la Troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne, Fond Monétaire International).
Un mise sous tutelle aggraverait lourdement la politique d’austérité.
Elle ressemblerait au génocide économique et social que nos chers politiques ont imposé en Grèce :
- Réductions des salaires et des retraites jusqu’à 30%.
- Baisse du salaire minimum à 600 euros.
- Faillite d’un tiers des entreprises.
- Hausse des prix dramatique (fioul domestique + 100% ; essence + 100, électricité, chauffage, gaz, transports publics + 50 %).
- 50 % des familles et des écoles sans chauffage en hiver.
- une population qui se tourne vers les programmes de protection sociale pour survivre.
- Diminution du budget des hôpitaux et triplement des files d’attente pour avoir accès aux soins. Budget amputé de presque 50 % au ministère de la santé.
- Apparition de nouvelles épidémies (virus du Nil occidental), retour du paludisme, augmentation du taux de suicide.
- Augmentation de l’usage de l’héroïne de 20 % en une seule année entre 2010 et 2011, taux de chômage des jeunes de 40 %. On va s’arrêter là…
Tout ceci pour quel résultat ?
Pour une dette grecque qui passe de 120 % du PIB en 2010 à 177 % du PIB fin 2014 ! (317 milliards d’euros)
Pour un effondrement du PIB grec qui, en données courantes est passé de 237 milliards d’euros à fin 2009 à 179 milliards à la fin du troisième trimestre 2014 !
La politique d’austérité et la hausse de la fiscalité imposées en France par notre gouvernement « dit socialiste » sont déjà dictées par la Troïka. François Hollande privilégiant largement le bénéfice des banques au bien-être du peuple français.
Mario Draghi a déclenché la guerre à Alexis Tsipras, fraîchement élu : face au programme anti-austérité de Syriza, la BCE coupe les vivres au secteur bancaire hellénique. La BCE dévoile ainsi son vrai visage, celui pour qui le profit des banques est prioritaire à tout le reste.
La prochaine crise financière sera auto-déclenchée par une classe politique incompétente loin du peuple et surtout préoccupée par sa réélection et par la sauvegarde de ses avantages. N’oublions pas que les politiques sont responsables des dettes publiques pour avoir géré les budgets de leurs États exclusivement sous base débitrice depuis des décennies. Un jour le peuple se réveillera.
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oh secours!!! couper la tête à tout ça et rendre le pouvoir aux vrais gens