L’absence de réformes dans notre pays n’est pas seulement à mettre sur le dos de nos dirigeants politiques, c’est aussi de la faute d’une minorité égoïste qui veut conserver ses avantages coûte que coûte, au détriment de l’intérêt général.
Pourquoi cette énième grève à la SNCF ?
La réforme ferroviaire doit permettre le regroupement de RFF et de la SNCF. Le réseau ferroviaire appartient à Réseau Ferré de France (RFF). La mission pour RFF est de développer et d’entretenir le réseau ferroviaire mais aussi d’attribuer les droits de péages et les horaires de circulation.
De son côté, la SNCF est responsable de l’exploitation commerciale de ce réseau. Le regroupement a donc tout son sens, mais la vérité qui se cache derrière tout cela est volontairement cachée : la CGT est majoritaire au sein de la SNCF ce qui n’est pas le cas chez RFF. La CGT a fait ses calculs. Ce regroupement lui ferait sans doute perdre son pouvoir syndical dans le ferroviaire et donc à l’intérieur de la SNCF.
En France, 150 personnes peuvent faire plier le gouvernement et « emmerder » des centaines de milliers de personnes tous les jours
Elle est belle notre démocratie, elle permet à 150 « emmerdeurs » de couler un pays et de faire plier un gouvernement élu démocratiquement. Ce sont en effet 150 à 200 responsables régionaux de la Cgt qui ont décidé cette nouvelle grève le 27 mai 2014. La ligne dure a été votée par une petite centaine de cheminots !
Leur unique motivation c’est de conserver leurs avantages en évitant de céder la majorité à un syndicat plus ouvert aux changements et au dialogue comme la CFDT ou l’UNSA.
Des avantages d’une autre époque qui coûtent 3 milliards par an aux contribuables français
Les avantages des cheminots, il serait grand temps de les réformer. Ces avantages ont été acquis dans des conditions différentes et à une autre époque. Nos cheminots grévistes, sont-ils au courant que le TGV a remplacé la locomotive à vapeur ? Vivent-ils dans le monde disparu des dinosaures ?
Alors que notre pays croule sous les dettes, on demande des efforts aux salariés du privé qui devront cotiser 43 années pour toucher leur retraite et partiront donc en moyenne à 65 ans, ceux de la RATP partent à 54 ans et ceux de la SNCF à 55 ans. Les réformes marginales entreprises par Nicolas Sarkozy devant les levers de boucliers permettent aux cheminots de préserver leurs avantages. Ainsi, les conducteurs de trains n’auront droit à la retraite qu’à partir de 52 ans au lieu de 50 ans et seulement à partir de 2022 ! Entre les agents RATP et les salariés du privé, l’âge effectif de départ peut varier de près de 10 ans et ces inégalités sont aujourd’hui insupportables. Elles le sont d’autant plus que la caisse de retraite de la SNCF est très déficitaire. En effet, les retraités de la SNCF coûtent très cher à l’Etat qui doit verser tous les ans une subvention d’environ trois milliards pour équilibrer la caisse.
Les inégalités sont tout aussi flagrantes pour le montant des pensions : Selon le conseil d’orientation des retraites (COR) la pension moyenne d’un retraité de la SNCF est de près de 23 000 euros, celle des cadres du privé est d’environ 20 000 euros (retraites de base et complémentaires confondues), et de 10 756 euros pour les non-cadres. Ces chiffres se basent sur une moyenne pour l’ensemble du régime complémentaire Arrco.
C’est tout le système qu’il faudrait le réformer d’urgence
Une fois de plus, cette grève risque de satisfaire des revendications injustifiées qui vont bénéficier à une minorité. Les cheminots se soucient-ils des client de la SNCF ? Se soucient-ils de ceux qui doivent se rendre sur le lieu de leur travail ou des jeunes qui passent leurs examens ? Savent-ils que tout ceci a un coût ? Il appartient au gouvernement de ne pas céder face à ce chantage, car l’Etat est garant de l’intérêt général et doit rester socialement équitable. Les cheminots profitent de la faiblesse du gouvernement et fondent leur action sur le droit de grève, qui est inscrit dans la Constitution. Les moyens humains et financiers mis à disposition des syndicats sont énormes et ne font l’objet d’aucune transparence. Dans notre pays, le dialogue social n’existe plus. Il est remplacé par les blocages, le chantage et le passage en force. Les intérêts particuliers l’emportent trop souvent sur l’intérêt général. Dans notre pays, une centaine de personnes peut bloquer des millions de français et faire plier un gouvernement. De telles situations ubuesques existent en France car nos institutions le permettent. Ainsi, c’est tout le système qu’il faudrait réformer d’urgence !
Sources : Atlantico – jeanmarcmorandini.com – sncf.com – AFP – le Monde – cor-retraites.fr – les échos – leparisien.fr
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