La réforme aberrante : moins de régions, autant d’élus, plus de dépenses !

Le redécoupage territorial devait répondre à une nécessité économique, celle de réduire les dépenses par des économies d’échelle. Hélas, on est parti pour ajouter un nouvel étage dans le mille-feuille administratif à la française. Une réforme qui rappelle celle des intercommunalités qui ont fait exploser les impôts locaux de 35 à 47 milliards d’euros (+35%) entre 2007 et 2012 avec la création d’une nouvelle administration alors que les communes continuaient à embaucher à tour de bras.

Moins de régions, autant d’élus

Le texte d’’origine du projet de loi sur la réforme territoriale prévoyait de réduire le nombre de conseillers régionaux d’environ 15% en France.
Mais lors de l’’examen en première lecture à l’assemblée en juillet 2015, les députés ont adopté un amendement qui permet de conserver le même nombre de conseillers régionaux. Il y en a par exemple 208 en région Île-de-France qui peuvent gagner jusqu’à 2661€.

Il en va de même concernant les nombreux vice-présidents, conseillers spéciaux, conseillers délégués … qui cumulent souvent les fonctions de Maire, d’élu d’intercommunalité, de président d’administrations ou de député.

Plutôt que de réduire le nombre d »élus, une nouvelle fonction va être créée : celle de président-délégué, numéro 2 des exécutifs régionaux. Cette nouvelle fonction va être créée pour chacune des 13 nouvelles grandes régions. Le poste de président-délégué s’insérera «entre les vice-présidents et le président», explique Damien Alary, actuel président (PS) de la région Languedoc-Roussillon.

la reforme territoriale plus de technocratieMoins de régions, plus de dépenses

On peut dire qu’elle est mal partie, la super-réforme territoriale du gouvernement Valls.
Au départ, elle devait permettre d’économiser à terme 20 milliards d’euros par an pour un budget total des régions de 28 milliards. Mais les gains envisageables se réduisaient ensuite plutôt fortement (divisé par dix) et tournaient autour de deux milliards. Aujourd’hui, la réforme est devenue politique et doit surtout permettre de recaser l’ensemble des élus et les ténors du PS. Il n’y aura pas un centime d’économie.

De nouvelles antennes pour conserver les locaux !

Que deviennent les locaux souvent somptueux où siègent les conseils régionaux appelés à disparaître ? En toute logique, il aurait fallu les revendre afin de renflouer les finances locales. Eh bien non !
Alors que le nouveau conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes s’installera à Lyon, l’imposant palais régional de Clermont-Ferrand estimé à 60 millions d’euros continuera à vivre, promet René Souchon, président du conseil d’Auvergne. Même son de cloche du côté de Besançon, Châlons-en-Champagne, Poitiers ou Limoges.
Pire, l’association des régions de France (ARF), imagine déjà implanter « des antennes » un peu partout. Assurément, c’est parti pour un nouvel étage administratif, celui des super-régions qui viendra compléter les régions et qui va compliquer et enchérir encore plus l’administration française.

Plus de frais de personnel

Concernant le nombre de fonctionnaires, l’étude d’impact qui accompagne le projet de loi est généraliste et ne comporte aucun chiffrage : à peine croyable !
S’il faut bien continuer d’entretenir les lycées ou de gérer des transports régionaux, faut-il continuer d’entretenir plusieurs services de communication ou plusieurs directions de la formation professionnelle en doublon ? Ces postes devraient fusionner.

Par ailleurs, selon l’Ifrap, il existe d’importants écarts de rémunération d’une région à l’autre. Ainsi, les charges de personnel moyennes par agent s’élèvent à 47.000 euros à Rouen pour seulement 37.000 à Caen. Or, la règle absolue dans la fonction publique, lorsqu’on doit aligner des situations, ça se le fait toujours par le haut.
Résultat, les contribuables peuvent se préparer à sortir les chéquiers car ce seul poste pourrait représenter un surcoût de 49,5 millions d’euros par an, dont 18 en Normandie et 6,8 pour le nouveau Grand Sud-Ouest.

Les grandes régions et les distances

Avec la bagarre sur le siège des capitales régionales, la préfecture va souvent se situer dans une ville différente que celle ou séjourne le conseil régional. Selon Monsieur Raffarin, cela révèle l’incapacité de l’exécutif à faire des choix. Une capitale régionale doit rassembler dans un même lieu à la fois les représentants du territoire et l’autorité administrative. Créer une distance entre le lieu de travail du préfet et celui du président du conseil régional engendrera beaucoup de frais de fonctionnement supplémentaires.

Selon l’ancien président Nicolas Sarkozy, les distances seront pénalisantes : « Je prends l’exemple de la région Rhône-Alpes-Auvergne. Il faut huit heures de route pour aller d’Aurillac à Val d’Isère et autant d’heures en train pour se rendre à Annecy ».

Une vraie réforme pour de vraies économies

Pour faire de vraies économies et simplifier notre mille-feuille administratif, il aurait fallu faire une vraie réforme, celle de supprimer purement et simplement un étage du mille-feuille administratif. Supprimer la région politique n’engendre pas nécessairement la suppression de la région géographique. La vraie réforme consistait à attribuer toutes les compétences à une seule entité, la fusion de la région et du département.

Avez-vous entendu parler Manuel Valls à la télévision ? Le mot « réforme » revient toujours dans ses discours. C’est du marketing politique. Il vise à faire croire aux français que le gouvernement est à l’ouvrage. Même analyse en ce qui concerne la micro loi Macron adoptée via l’article 49-3 pour faire un maximum de bruit dans les médias.

Les réformes structurelles nécessaires pour alléger le fardeau de la dette française étaient urgentes dans notre pays. C’est raté. La dette continue sa folle ascension. Elle a augmenté de 51,6 milliards au premier semestre 2015 soit de 398 000€ chaque minute !

Le simulacre d’une réforme territoriale ratée finira en réalité par coûter encore plus cher aux contribuables français alors que le but initial était de réaliser des économies d’échelle. C’est grave. Les seuls intérêts de la dette française contractée par nos politiciens irresponsables représentent aujourd’hui le budget de l’éducation nationale avec son million de fonctionnaires.

Sources : capital.fr – sudouest.fr – ladepeche.fr

 

One comment

  1. Annie Duzan dit :

    Pour les socialistes, Il n’a jamais été question de réduire les régions pour que les contribuables fassent des économies. La perversité est dans leur maintien au pouvoir par des méthodes élaborées finement. Il suffit de constater que plus une région est étendue, plus il est difficile d’accéder à la base se données des électeurs. C’est dans cette marge entre le total des électeurs communaux et celui obtenu ensuite par la région que se situent des subtilités bien étudiées. Pour garder les manettes. C’est une grave erreur de penser que l’informatique et ses logiciels sont une science exacte et honnête. Un logiciel est exploité à la convenance de son utilisateur. Le malheur étant, qu’avec un ordinateur l’erreur sera toujours juste. Il suffit d’en modifier le tris des requêtes.

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