Le solde primaire est une variable cruciale pour mesurer la “soutenabilité” de la dette publique, car il est l’un des facteurs* qui commandent l’évolution à la hausse ou à la baisse du ratio dette/PIB.
La dette d’un État se mesure en termes de rapport au PIB (la richesse produite durant une année sur le territoire national ou encore les revenus bruts générés sur le territoire), car c’est à partir du PIB que l’État peut dégager ses recettes par prélèvement.
Une formule mathématique permet de mesurer le niveau du solde primaire nécessaire à la stabilisation de ce ratio d’une année sur l’autre, c’est-à-dire sans bloquer la croissance. C’est là une condition nécessaire à la “soutenabilité” pour les pays à fort endettement ; elle n’est cependant pas suffisante car, si le ratio est “trop” élevé, il ne suffit pas de le stabiliser : il faut le réduire. Dans le cas de la Grèce, par exemple, il faudrait un fort excédent du PIB pour que le ratio d’endettement reste à 165 % du PIB en 2011.
Le solde primaire est à ce titre la principale variable sur laquelle se focalisent les plans d’ajustement structurels proposés par le Fonds monétaire international. Si le FMI a souvent essuyé des critiques, c’est que pour dégager un excédent primaire il est possible d’agir sur plusieurs postes de dépenses ou de revenus. Or, à résultat budgétaire égal, l’impact économique varie considérablement.
Une ponction nette sur les revenus disponibles se traduit par une baisse de la demande intérieure et donc de l’activité. Cette baisse peut se doubler d’un effet social plus ou moins grave en fonction de l’impact de la fiscalité et des modes de dépenses.
Plus on resserre les dépenses relatives aux services de base d’une part, aux investissements dans de nouveaux équipements et l’entretien des équipements existants, plus l’impact sur la croissance est négatif. Et plus la fiscalité touche des composantes essentielles de la consommation de la majorité des ménages, plus on favorise une hausse des indices de pauvreté et des difficultés sociales.
À l’aspect quantitatif que l’on associe spontanément à la notion d’excédent primaire, il faut donc ajouter un aspect qualitatif. Cette variable étant une interface entre deux réalités, l’une budgétaire et l’autre économique, elle ne peut pas être un objectif en soi, mais doit faire l’objet d’arbitrages.
La croissance et le taux d’intérêt réels influencent aussi l’évolution de ce ratio, la première, car elle agit sur le niveau du PIB, au dénominateur, le second, car il agit sur le niveau de la dette, au numérateur, à travers son impact sur le service de la dette dont le niveau détermine aussi les besoins de financement de l’État.
Un ordre de grandeur résultant d’une approche en terme de solde public primaire en France
Ce taux de 400 % est difficile à interpréter, dans la mesure en particulier où les hypothèses retenues ne sont pas toutes explicitées.
Implicitement, le rapport a, semble-t-il, adopté une approche en termes de solde public primaire. Le solde primaire est le solde public avant paiement de la charge de la dette. Il s’agit donc d’une grandeur représentative de l’ « effort » réalisé en matière de solde public, dans la mesure où lui seul dépend du gouvernement. Alors que le solde primaire se dégraderait – en particulier du fait des dépenses de retraite -, le déficit public total serait de plus en plus élevé, et la dette augmenterait de façon exponentielle.
Sources : lecommercedulevant.com – wikipedia – senat.fr
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