La politique économique française et le pacte de responsabilité (ou de compétitivité )

Erreur de diagnostique de la part de François Hollande : l’erreur sur la prévision de croissance engendre l’erreur sur l’inversion de la courbe du chômage. Le président paie son déni de la crise lors de sa campagne présidentielle, retour sur terre pour l’ensemble du gouvernement. Cependant, il y a des choses positives dans les récentes annonces…

Le pacte de compétitivité et le CICE

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Elie Cohen, Directeur de recherche au CNRS

François Hollande admet l’échec de sa politique économique notamment sur le chômage malgré les emplois aidés mis en place par le gouvernement (contrats de génération).
En ce qui concerne le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), la mesure phare du pacte de compétitivité, il est entré en vigueur depuis janvier 2013, il équivaut à une baisse de cotisations sociales, sous la forme d’une réduction de l’impôt à acquitter en 2014 au titre de l’exercice 2013.
Le CICE n’a pour l’instant pas porté ses fruits.

Le pacte de responsabilité

L’analyse des économistes Eric Heyer – Bernard Martinot – Elie Cohen – Mathilde Lemoine
Il y aurait 116 milliards de taxes en trop pour les entreprises françaises selon le MEDEF pour être au même niveau de compétitivité que les entreprises allemandes. Le nouveau pacte de responsabilité est donc bienvenu, mais la suppression des cotisations sociales pour les entreprises ne représente « que » 35 milliards, il reste donc du chemin à parcourir. Pour autant, aucun chef d’entreprise ne pourra signer en bas de la feuille et promettre un nombre déterminé d’emplois contre 35 milliards d’euros. Si l’activité économique reste molle et que les carnets de commande ne se remplissent pas, les entreprises ne pourront pas embaucher. Par contre, la mesure va permettre de baisser les coûts salariaux de 5,5 % et finira par porter ses fruits, mais pas dans l’immédiat, car on est là sur une mesure de long-terme.

Sous perfusion depuis 40 ans, la France est aujourd’hui le pays le plus dépensier de l’occident

La logique économique voudrait que les emplois aidés financés par l’État ne devraient être que des mesures temporaires. Malheureusement, en France, c’est devenu du long terme, du provisoire qui dure. A un moment ou à un autre, la France sera dans l’obligation de faire ses réformes structurelles. Un jour, il va falloir débrancher la perfusion. La relance économique par un soutien de l’État, les emplois aidés, l’indemnisation de millions de chômeurs et les dépenses publiques pléthoriques ont fini par faire de la France le pays où on paie le plus d’impôts de tout l’occident. Eh oui, la France vient de dépasser le Danemark, nous sommes maintenant numéro un des dépenses publiques ! Et comme nos prélèvements fiscaux excessifs ne suffisent toujours pas pour payer, l’État vit à crédit et accumule une dette colossale. Ainsi, de 1975 à aujourd’hui, quand la France a collecté 100 euros elle en dépense 110 !

Le nouveau pacte de responsabilité : un pacte de compétitivité repeint

En parlant de ce nouveau « pacte de responsabilité » annoncé par François Hollande, la plupart des économistes continuent de l’appeler « pacte de compétitivité ». La raison est bien simple : tout le « pacte de responsabilité » c’est en fait zéro centime de plus. Le « pacte de responsabilité » n’est rien d’autre qu’un CICE remodelé, il n’y a aucune baisse supplémentaire de taxe pour les entreprises, le gouvernement ne met pas un seul centime de plus sur la table comme l’ont visiblement cru les différents protagonistes. En effet, les nombreuses agitations des syndicats et du patronat font croire qu’il s’agit d’une nouvelle mesure, or il n’en est rien, si ce n’est que la baisse des impôts est remplacée par une baisse des charges. Nous sommes donc devant un effet d’annonce du gouvernement qui tente de créer un choc pour regagner la confiance des entreprises afin de les inciter à investir et à embaucher. Beau tour de passe-passe de la part de François Hollande qui tente ainsi de relancer la machine économique.

Reste que pour financer ce pacte, il n’aurait pas fallu augmenter la TVA, mais réduire le mille-feuille administratif, baisser les dépenses de santé, baisser les dépenses de fonctionnement de nos administrations publiques, baisser le nombre et le train de vie de nos politiques…

Sources : France 5 Hollande reconnait l’échec Économistes : Eric Heyer – Bernard Martinot – Elie Cohen – Mathilde Lemoine

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